L'irrigation comme point commun L'irrigation comme point commun
Créé en 2012, le groupe « irrigation » du sud de la Sarthe réunit des éleveurs désireux de communiquer sur leurs pratiques.
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« Nous devons le maintien de nos revenus à l'irrigation. » Dans le sud de la Sarthe, la sécheresse de l'année 1976 a durement marqué leurs parents qui, dès l'année suivante, ont entrepris de s'équiper pour ne plus être pris au dépourvu. Emmanuel Froger, installé sur 78 hectares à La Chapelle-aux-Choux, arrose ses terres de sable et de gravier réparties entre céréales et prairies pour garantir son revenu de polyculteur-éleveur de 45 limousines. Eric Loyau irrigue également 135 de ses 165 hectares de terres argilo-calcaires situées à Saint-Germain-d'Arcé : « Sans irrigation, en juin, nous n'avons plus un brin d'herbe pour nos 40 salers. » Ses terres sont drainées à 80 %. « Mon père nous dit toujours que l'eau fait des miracles. Mais nous ne la jetons pas par les fenêtres. »
RÉPONDRE À L'ABSENCE DE DONNÉES
Didier Chauvelier, installé en Gaec laitier en 1998 à Vaas, raconte la même histoire. Dès 1977, l'exploitation s'est progressivement équipée jusqu'à irriguer 130 de ses 160 hectares, qui se partagent entre maïs semence, blé et herbe. En 2003, l'année a été très tendue pour les irrigants sarthois. « Nous avons réfléchi à la réduction des tours d'eau. En 2005, nous nous sommes équipés de sondes tensiométriques. »
Ces tensions sur l'eau ont entraîné des remarques acides du voisinage, y compris d'agriculteurs non irrigants. « Sans eau, nous n'avons ni culture ni vaches », souligne Didier Chauvelier. Pour répondre à leur besoin de communiquer sur l'irrigation et à l'absence de données sur ce secteur précis, l'animatrice du territoire propose aux trois GVA concernés de créer un groupe pour les irrigants : « C'est un groupe thématique comme il y en a un sur le lait et sur la viande. » En juin 2012, douze membres de GVA répondent présents.
Avant de se lancer dans la communication, mieux vaut savoir ce que l'on veut dire et ce que l'on fait. Une spécialiste de la chambre d'agriculture va leur dispenser une formation, « gérer au mieux la gestion en eau », appuyée sur la culture du maïs. Neuf agriculteurs achètent des sondes tensiométriques : « Nous avons économisé plus d'un tour d'eau. La tarière et l'observation à l'oeil ne suffit plus », remarque Emmanuel Froger. Cette première étape est accompagnée par l'agence de l'eau qui prend en charge la moitié des frais d'équipement.
SE MODERNISER
Didier Chauvelier, déjà équipé, modernise son installation en y ajoutant une télétransmission : « Nos courbes sont transmises tous les jours et consultables sur notre téléphone. » L'an prochain, la formation s'étendra à toutes les cultures, au matériel, au profil cultural...
Comme ses deux collègues, Eric veut poursuivre ce travail de groupe. « Nous nous comparons sans arrière-pensée. Cela change suivant l'équipement de chacun, ses terres, ses possibilités d'investissement. Nous avons encore plein de pistes à étudier ensemble. »
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